[Feuille de route] Le développement des infrastructures de recherche (IR)

Les infrastructures de recherche (IR) constituent des moteurs et vecteurs de savoirs et d’innovation, essentielles dans l’accompagnement des grandes transitions. Aussi, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation publie la cinquième édition de la « Feuille de route » française des IR qui est une analyse stratégique du paysage des infrastructures à l’échelle nationale et européenne.

L’innovation est un important levier de compétitivité et un puissant vecteur de progrès. La pandémie du Covid-19 a, si besoin est, prouvé qu’elle constitue un impératif pour relever les différents défis, d’ordre conjoncturel ou structurel, auxquels nous pouvons être confrontés. L’innovation suppose cependant un système de recherche scientifique et technologique performant.

C’est dans cet esprit que le MESRI, avec la contribution de plusieurs acteurs d’envergure, a procédé au renouvellement de la Stratégie nationale des infrastructures de recherches. Outils essentiels pour la compétitivité de la recherche nationale, ces dernières constituent de puissants stimulateurs de savoirs et d’innovation, des attracteurs de talents, des catalyseurs d’interdisciplinarité, des porteurs d’image et de prestige scientifique.

Au demeurant, les infrastructures de recherches revêtent une importance capitale dans le dispositif de promotion de l’innovation par leur rôle dans la production ou le traitement des données, étape capitale en matière de recherche. Dans une étude réalisée en 2018, la Commission Européenne a souligné que l’absence d’une gestion optimale des données scientifiques coûte 10,2 milliards d’euros par an à la communauté et 1,32 milliard à la France, si ce montant est rapporté à la contribution nationale au budget européen.

Il importe alors de mettre en œuvre toute action de nature à rendre plus efficaces les services numériques de traitement, de stockage et d’archivage dans un esprit collaboratif, et ce conformément au Plan national pour la science ouverte (PNSO) et les principes fondateurs de l’European open science qui rappellent que la recherche est un bien commun à partager avec tous.

Dans un premier temps, la priorité est donnée à 9 infrastructures dans l’objectif d’améliorer substantiellement les services aux données dans le cadre de cette feuille de route nationale. Ce sont : astronomie et astrophysique ; biologie et santé ; énergie ; physique nucléaire et des hautes énergies ; infrastructures de recherche en sciences humaines et sociales ; science de la matière et ingénierie ; science du numérique et mathématiques ; science du système Terre et de l’environnement ; services et infrastructures numériques.

Grandes questions scientifiques, et grands défis sociaux, positionnement de chaque infrastructure, déficits de potentiel à combler, pratiques des infrastructures en matière de sciences ouvertes : tous ces aspects ont été mis en exergue dans le document à travers l’analyse stratégique du paysage des infrastructures.

Ce travail est une base pour expliciter la stratégie de l’État dans le domaine des infrastructures de recherche auprès des autres ministères, des parlementaires, de la Cour des comptes, des organismes de recherche, établissements et communautés de recherche, de nos partenaires étrangers et des institutions internationales (Commission européenne, OCDE, etc.)

Plus largement, le projet s’inscrit dans un mouvement visant à donner toute sa place à la recherche française dans le monde, en symbiose avec la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030. Parallèlement, elles devront prendre part aux dynamiques de relance et de transition lancées par le Plan France 2030 et le PIA4.